Heimat 3 chronique dune époque

Heimat 3 chronique d’une époque drame de Edgar Reitz
avec :
Henry Arnold, Salome Kammer, Michael Kausch, Matthias Kniesbeck, Christian Leonard, Constance Wetzel, Nicola Schössler, Uwe Steimle, Tom Quaas, Larissa Iwlewa, Antje Brauner, Peter Schneider, Heiko Senst, Julia Prochnow, Karen Hempel, Peter Götz, Bertold Korner, Christel Schäfer, Patrick Mayer, Benjamin Krämer-Jenster, Rainer Guldener, Andreas Külzer et Jutta Altmeyer
durée : 10h58
sortie le 29 mars 2006
Heimat 3 : le peuple le plus heureux 1h45 (vost) drame de Edgar Reitz
sam 22/04 18h au cinéma star saint exupéry
Heimat 3 : les champions du monde 1h36 (vost) drame de Edgar Reitz
sam 22/04 20h15 au cinéma star saint exupéry
Heimat 3 : l’arrivée des russe 2h (vost) drame de Edgar Reitz
sam 22/04 22h au cinéma star saint exupéry
Heimat 3 : tout le monde va bien 2h06 (vost) drame de Edgar Reitz
dim 22/04 18h au cinéma star saint exupéry
Heimat 3 : les héritiers 1h41 (vost) drame de Edgar Reitz
dim 22/04 20h15 au cinéma star saint exupéry
Heimat 3 : adieux de Schabbach 1h50 (vost) drame de Edgar Reitz
dim 22/04 22h au cinéma star saint exupéry
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Episode 1 Le peuple le plus heureux du monde - (1989)
Hermann et Clarissa se rencontrent le soir du 9 novembre 1989 et tombent dans les bras l’un de l’autre dans un hôtel berlinois. Hermann est devenu un chef d’orchestre connu et Clarissa une chanteuse célèbre. Clarissa lui avoue son rêve de toujours : une maison où elle aurait voulu vivre heureuse avec lui car elle ne l’a jamais oublié. Hermann part avec elle la nuit même. Le bonheur de ce nouveau départ est total. Il achète la maison de Günderrode – qui doit son nom à la poétesse romantique qui y aurait vécu. Ils doivent régulièrement se quitter en raison de leur carrière musicale. Lorsqu’ils sont sur la route, ils s’écrivent des lettres d’amour. Petra, l’épouse de l’ouvrier du bâtiment Gunnar, le quitte pour Rheinhold, l’agent de Hermann. Les Allemands réunis fêtent la Saint Sylvestre à Berlin dans l’euphorie. Gunnar reste seul chez lui.
Episode 2 Les champions du monde - (1990)
8 juin 1990. La maison Günderrode est prête. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement la pendaison de crémaillère mais aussi le match d’ouverture de la Coupe mondiale de football. Clarissa et Herman ont notamment invité le frère aîné de Hermann et sa famille, les ouvriers saxons Udo, son épouse et ses fils, Tillmann et Moni, sa nouvelle amie, Petra, ses deux enfants et Reinhold. Le lendemain matin, Ernst part de bonne heure avec son Cessna vers l’est. Cette fois-ci, il veut réussir un coup avec des objets d’art provenant des archives de l’Union soviétique en pleine décomposition. Hermann et Clarissa se promettent de libérer du temps pour le passer ensemble dans leur maison. La finale de la Coupe mondiale de football réunit toute l’Allemagne, y compris les protagonistes, dans la célébration de la victoire.
Episode 3 L’arrivée des Russes - (1992-93)
Septembre 1992. Les Américains quittent le Hunsrück. Ernst Simon revient après avoir passé 2 ans dans une prison soviétique. Avec lui reviennent également des Allemands russes des républiques soviétiques. Les familles russophones emménagent dans les maisons des Américains. Clarissa souffre de bourdonnements d’oreilles. Lulu, la fille que Hermann a eue de son mariage avec Schnüßchen, arrive à l’improviste en compagnie de deux amis. Hartmut, le fils d’Anton, patriarche et fondateur de la Simon Optik Werke, entre en concurrence avec son père. Hartmut et Anton s’affrontent. Hartmut s’en va dans sa Porsche et entre en collision avec le taxi qui ramène Lulu et ses amis du restaurant.
Episode 4 Tout le monde va bien - (1995)
Automne 1995. Clarissa prend de nouveaux engagements. Hermann, qui a lui-même été un musicien passionné, est aujourd’hui jaloux de sa partenaire de chant. Dans son désespoir, il retrouve cependant le goût de la composition. Âgé de 75 ans, Anton profite de ses vieux jours. Il a reçu une médaille du mérite et est à présent directeur de l’équipe de football, mais il meurt peu après d’une crise cardiaque. La crémation d’Anton et l’inhumation de son urne mettent Schabbach en émoi. À son retour dans la maison de Günderrode, Hermann trouve Clarissa désespérée et en pleurs. Elle est tombée malade et a dû interrompre sa tournée. Inquiet, il la prend dans ses bras.
Episode 5 Les héritiers - (1997)
Sans enfant, Ernst prend sous sa garde Matko, le fils de 14 ans d’un réfugié yougoslave. Il veut construire un musée à Goldbach et créer une fondation pour son impressionnante collection d’expressionnistes. Le cancer de Clarissa prend les allures d’une odyssée passant par salles d’opération, hôpitaux et thérapies. Les nouveaux habitants de Schabbach, qui vivent dans leurs élégantes maisons de campagne, ne veulent pas voir se déverser dans le village des flux de visiteurs d’un musée. Lorsque l’administration communale lui refuse le permis de bâtir, Ernst monte dans son petit avion et s’écrase contre le rocher de la Lorelei. La Simon Optik Werke vit une succession de crises. Hartmut, qui n’arrive plus à payer les intérêts, a besoin d’argent pour sauver l’entreprise de la banqueroute. La mort d’Ernst entraîne une violente querelle à propos de l’héritage, dont l’issue est dramatique.
Episode 6 Adieux de Schabbach - (1999)
Le 9 août 1999, le jour de l’éclipse solaire, Hermann et Clarissa sont à Munich pour leur tournée commune avec la Chanson de Günderrode. Hermann apprenant la mort de Rudi, l’aubergiste de Schabbach, part pour le Hunsrück. Tout le village est présent pour rendre un dernier hommage à l’aubergiste. La collection d’art d’Ernst, stockée dans une ancienne mine, est ensevelie par un tremblement de terre. Le lendemain, Lulu ne peut que constater que son trésor du Nibelungen a définitivement disparu. La fête de la Saint Sylvestre prend les allures de réunion. Lulu la passe avec Roland, qui est atteint du sida et dont la fin est proche. Le matin du nouvel an, Lulu est accueillie dans la maison de Günderrode par un air de musique joué au piano par Lucas : passionné de musique, le garçon a appris toute une sonate de Mozart...

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Interview de Edgar Reitz
Ingo Fließ : « Quand avez-vous su que vous alliez vous attaquer à Heimat 3 ? »
Edgar Reitz : « Directement après la diffusion de Heimat 2, j’étais très enthousiaste. Je voulais continuer à utiliser Ie flux de cette langue de conteur. Je l’ai ressenti très fort l’année où Heimat 2 était acclamé dans le monde entier et j’ai voulu continuer directement. Les nombreuses rencontres avec le public, les critiques triomphantes, les milliers de journaux dans lesquels tous ces étrangers m’ont fait confiance dans la façon de raconter leurs histoires, tout cela a été si inspirant que j’aurais pu écrire une nouvelle histoire à chaque minute. Ca ne m’a donc pas pris très longtemps pour rassembler assez de matière pour un troisième Heimat et je n’ai pas pu résister à l’envie de continuer. Ces élans créatifs ont malgré tout dû endurer l’épreuve du temps puisqu’il a fallu 9 ans avant d’avoir pu réunir l’ensemble du financement nécessaire pour commencer le film. Une chose était sûre depuis le début : je voulais retourner dans le décor où Heimat avait commencé, dans le Hunsrück. »
I. F. : « Donc, le décor de Heimat 3 était la conséquence d’une impulsion plus qu’une phase historique spécifique ? »
E. R. : « Il y a un lien très étroit entre le lieu et le temps. Aussitôt que je décris un lieu, je suis en contact avec son histoire. Dans cet état d’esprit, chaque décor est un lieu historique. L’envie de retourner dans la région de Hunsrück était présente dès le début. Mais il y avait une certaine timidité: qu’étaient devenus ces endroits qui furent un jour si familiers ? Comment l’histoire contemporaine, notamment cet évènement historique qui nous avait tous changés, la chute du Mur de Berlin en 1989, se reflétait-elle là-bas, dans les choses, dans les gens ? J’ai trouvé excitant d’explorer cette histoire, non pas uniquement à Berlin ou en Allemagne de l’Est mais aussi dans un endroit de l’Allemagne de l’Ouest qui est complètement différent de l’image que tout le monde semble en avoir. »
I. F. : « Où étiez-vous lors de la chute du Mur, comment l’avezvous vécu ? »
E. R. : « En automne 1989, j’étais en train de filmer Heimat 2. Le soir du 9 Novembre, j’avais un rendez-vous avec une actrice. Quand j’en suis sorti, j’ai décidé de traverser Schwabing à pied pour rentrer à la maison. En passant devant un des immeubles de la Fraternité estudiantine, j’ai entendu chanter joyeusement le “Deutschland über alles”. Ils étaient en train de chanter le prétendu premier verset nationaliste, quelque chose que personne n’aurait osé faire avant. Sur le moment, ça m’a un peu effrayé. Personne n’avait alors la moindre idée que les Néo Nazi apparaîtraient en Allemagne de l’Est peu de temps après. La chute du Mur a eu d’immédiates conséquences sur le tournage en cours. Dans une des séquences de Heimat 2, les protagonistes voyagent sur la route de transit entre la Rda et Berlin. Chacun d’entre nous a fait ce voyage un nombre incalculable de fois et on connaît tous l’absurdité des contrôles et tous les soucis auxquels on est confronté en chemin. J’avais imaginé décrire dans le film un tel voyage à travers la Rda. Quelques semaines auparavant, j’avais d’ailleurs rempli avec les autorités les demandes d’autorisation de tournage. J’avais la sensation qu’ils me laisseraient filmer le long de cette route. Le mur est tombé alors qu’on s’approchait de la date de tournage. Un peu plus tard, j’ai donc pu tourner cette séquence du film sans aucune permission. On a vraiment pu filmer au moment même où tout cela était en train de se passer. Des officiers qui, quelques semaines plus tôt faisaient partie des patrouilles de douanes qui fouillaient les véhicules venant d’Allemagne de l’Ouest, jouaient maintenant le rôle de renfort. J’ai pu mettre les mêmes officiers de douanes dans leur petite baraque et les utiliser aussi pour surveiller les convois que l’on avait amenés pour le film. »

I. F. : « Qui sont les héros de Heimat 3 ? »
E. R. : « Je ne suis pas sûr que ce soit un individu plutôt qu’un couple qui assume le rôle du héro: Hermann et Clarissa, Gunnar et Petra, Hartmut et Galina, Tillmann et Moni, mais il y a aussi des personnages seuls, comme Ernst, ou Anton, ou encore le jeune Matko, ou la magnifique Lulu. La nuit du Nouvel An 2000, elle fait une petite sortie avec des amis sur les quais du Main à Frankfurt. Une question intérieure la taraude: est-ce qu’il y a pour elle quelque chose d’important a posséder à part la prospérité et la sécurité ? Son compagnon veut savoir quel rôle l’amour joue pour elle dans sa vie. Lulu ne semble pas savoir ce qu’est l’amour, elle se sent complètement perdue. Heimat 3 se termine sur Lulu en larmes. Elle a tout juste 33 ans, ce qu’Hermann appelle l’age du Christ. »
I. F. : « Comment se passe le casting ? Travaillez-vous avec une agence ? »
E. R. : « On peut dire que j’ai créé ma propre agence de casting avec Petra Kiener, qui a fait partie de mon équipe et qui a été ma conseillère pendant de longues années. Petra a fait un travail fantastique sur Heimat 3. Elle a travaillé avec des agences, des théâtres, des écoles d’art dramatique, et avec des collègues, elle a préparé chaque rôle à trouver. Des mois durant, elle a reçu des photos et des vidéos, elle a pris des rendezvous pour rencontrer des centaines d’acteurs. Il faut dire qu’il y a 93 “rôles parlés” dans Heimat 3. »
I. F. : « Quels ont été les rôles particulièrement difficiles à trouver ? »
E. R. : « Tobi, par exemple. Purement du point de vue de son apparence: de longs cheveux roux, une sorte de vieil hippie d’Allemagne de l’Est. C’était aussi très important que les dialectes parlés soient authentiques et donc que les acteurs soient vraiment originaires de ces régions afin qu’ils soient spontanés et naturels. J’ai fait beaucoup d’essais durant l’automne 2001 pour lesquels j’ai engagé une petite équipe, ainsi qu’un costumier. Thomas Mauch s’occupait de la caméra. Les acteurs étaient habillés et maquillés en fonction de leur rôle et de leur profil. J’ai écrit des scènes spécifiques pour les essais parce que je ne voulais pas “fatiguer” en quelque sorte les scènes originales du scénario. D’autres parties du casting ont également eu lieu dans le Hunsrück par la suite. En plus des rôles parlés castés avec des acteurs professionnels, il y avait aussi quelques 150 autres rôles que j’ai pu trouver dans la région. Les Russes allemands, dont la langue m’intéressait particulièrement, ont été plus difficile à trouver. Le jeune Matko de 14 ans, qui joue un rôle clé important dans la cinquième partie devait aussi être le plus authentique possible. Plusieurs essais ont eu lieu durant un an juste pour ce rôle jusqu’à ce que nous ayons trouvé en Patrick Mayer le bon jeune Hunsrückois. »

I. F. : « Quand avez-vous décidé que les rôles de Clarissa, Hermann, Anton et Ernst seraient joués, dans ce troisième volet, par les mêmes acteurs que dans Heimat ou Heimat 2 ? »
E. R. : « En fait, le rôle de Clarissa pouvait difficilement être tenu par quelqu’un d’autre que Salome Kammer. Elle joue le rôle d’une chanteuse et doit chanter “live” à plusieurs reprises. Si l’on montre Clarissa dans un opéra, lors d’un concert, ou sur des scènes plus petites, le rôle ne sera véridique que si l’actrice peut l’assumer entièrement. Il était dès lors logique que son partenaire soit encore joué par Henry Arnold (Hermann Simon). Les dix-sept ans qui sont supposés s’être passés entre les suites des films étaient un véritable défi pour le maquilleur Paul Schmidt qui a fait un travail fantastique sur Marita Breuer dans rôle de Maria dans le premier Heimat Michael Kausch (Ernst Simon) et Matthias Kniesbeck (Anton Simon) avaient vieilli de 20 ans depuis Heimat mais ce n’était pas suffisant. Selon le scénario, 40 ans s’étaient passés. Je pourrais passer des jours à vous raconter ce que le maquilleur, le costumier, et les acteurs ont traversé pour pouvoir assumer les marques du temps et de leurs rôles. Tout cela s’est déroulé bien avant que le tournage ne commence et a également influencé le casting. »
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Fiche technique
Réalisé par : Edgar Reitz
Scénario : Edgar Reitz et Thomas Brussig
Image : Thomas Mauch (1-4) et Christian Reitz (5-6)
Monteur : Susanne Hartmann
Directeurs de production : Franz Bauer (1-2) , Michael Fechner (1-2) et Irmhild Gumm (3-6)
Costume : Rosemarie Hettmann
Maquillage : Paul Schmidt et Ariane Wisniewski
Casting : Petra Kiener
Son : Gunnar Voigt
Mixage : Max Rammler
Musique : Nikos Mamangakis et Michael Riessler
Producteurs délégués : Dietrich Mack, Swr et Karl-Heinz Staamann, MDR
Producteur : Robert Busch
Production : Edgar Reitz Filmproduktion
Co-production : Swr, Ard, Ard Degeto et Arri Cine Technik GmbH & CoKG et Recorded Picture Company et Jeremy Thomas
Décors extérieurs et intérieurs : dans le Hunsrück et dans les villes de Oberwesel, Frankfort, Wiesbaden, Mainz, Berlin, Leipzig, Dresden, Amsterdam et Munich
Fiche technique
Réalisé par : Edgar Reitz
Scénario : Edgar Reitz et Thomas Brussig
Image : Thomas Mauch (1-4) et Christian Reitz (5-6)
Monteur : Susanne Hartmann
Directeurs de production : Franz Bauer (1-2) , Michael Fechner (1-2) et Irmhild Gumm (3-6)
Costume : Rosemarie Hettmann
Maquillage : Paul Schmidt et Ariane Wisniewski
Casting : Petra Kiener
Son : Gunnar Voigt
Mixage : Max Rammler
Musique : Nikos Mamangakis et Michael Riessler
Producteurs délégués : Dietrich Mack, Swr et Karl-Heinz Staamann, MDR
Producteur : Robert Busch
Production : Edgar Reitz Filmproduktion
Co-production : Swr, Ard, Ard Degeto et Arri Cine Technik GmbH & CoKG et Recorded Picture Company et Jeremy Thomas
Décors extérieurs et intérieurs : dans le Hunsrück et dans les villes de Oberwesel, Frankfort, Wiesbaden, Mainz, Berlin, Leipzig, Dresden, Amsterdam et Munich
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