Camping

Camping comédie de Fabien Onteniente

avec :
Gérard Lanvin, Mathilde Seigner, Franck Dubosc, Claude Brasseur, Mylène Demongeot, Antoine Duléry, Christine Citti, Frédérique Bel, Laurent Olmedo, Abbes Zahmani, François Levantal, Armonie Sanders, Edea Darcque, Noémie Elbaz, Michaël Hofland, Ida Techer, Charlie Barde, Elliot Parillaud, Béatrice Costantini, Dominique Orsolle, Michel Dominique Regnier, Olivier Doran et Emmanuelle Galabru
durée : 1h35
sortie le 26 avril 2006
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Synopsis
1er Août. Comme tous les ans, le Camping des Flots Bleus accueille les vacanciers. Comme tous les ans, aux Flots Bleus, au bord des vagues de l'Atlantique, ce sont les retrouvailles pour ces familles d'habitués. Matelas pneumatiques, conserves, barbecues, Ricard et Shogun (la boîte locale)… C'est beau la vie en tongs !
Pourtant cette année, dans les allées du camping, rien ne va plus. Patrick Chirac - le play-boy de Dijon - attend toujours sa femme, les Gatineau font tente à part et les Pic n'ont plus leur emplacement 17…
Michel Saint-Josse, chirurgien esthétique parisien, se dirige avec sa fille vers Marbella au volant de l'Aston Martin de James Bond qu'il vient d'acquérir. Le cauchemar guette… Lâché par sa belle mécanique, sans aucune autre solution d'hébergement, Michel Saint-Josse se retrouve très vite au Camping des Flots Bleus dans la tente Maréchal 6 places de Patrick Chirac.
Seul et désemparé, au milieu des merguez, des couverts en plastique, du thon à la catalane, des douches collectives, du Benco et des courses de canards, Michel Saint-Josse va devoir subir malgré lui les problèmes existentiels d'une espèce inconnue à ses yeux : le campeur.

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Entretien avec Fabien Onteniente
Nathalie Dupuis : « Depuis Jet Set, 3 Zéros et maintenant Camping, on sent que ce qui vous plaît à travers vos films est d'investir un univers bien défini et le restituer ? »
Fabien Onteniente : « Ce que j'aime particulièrement, ce sont les gens. Ils m'intéressent car je suis curieux de nature. Déjà, tout petit, lorsque mes parents recevaient des invités, j'étais sous la table et j'observais le caractère des convives à travers le choix de leurs chaussures… Il est vrai que j'aime observer les groupes, les communautés, et surtout étudier les individus lorsqu'ils doivent vivre ensemble. Pour Camping, mon envie première était de faire un film sur les vacances, sujet qui touche tout le monde. J'avais le souvenir ensoleillé des Bronzés, Hôtel de la plage bref, de tous ces films mêlant loisirs et intrigues durant cette parenthèse bien spéciale où la France est au repos. »
N. D. : « Vous écrivez toujours vos scénarii à plusieurs mains, un mode de fonctionnement qui vous convient ? »
F. O. : « C'est exact. J'aime écrire à la manière des italiens comme Dino Risi, Age et Scarpelli. Autant de films qui m'ont fait rêver... Ce qui me plaît, ce sont ces tables rondes du matin où l'on discute de l'actualité, de la vie, au milieu des rires et des odeurs de café. Il y a une réelle convivialité, et j'adore ça. Cela permet de rebondir entre nous et donne forcément quelque chose de plus fécond. L'ambiance n'est pas triste, surtout lorsque l'on se joue les scènes avant de les coucher sur papier. Parfois il y a des désaccords. On laisse passer la nuit et ainsi va la vie… »

N. D. : « Comment s'est passée votre rencontre avec Franck Dubosc, le vrai campeur de l'affaire. Pour Jet Set déjà, vous aviez fait appel à Emmanuel de Brantes, par souci d'authenticité ? »
F. O. : « Ce n'est pas pareil. Ma collaboration avec Franck Dubosc est née d'une réelle complicité. Il est vrai qu'il a de nombreuses années de camping derrière lui et que son apport en matériel vérité fut conséquent. Mais surtout, nous venons l'un et l'autre d'un milieu populaire, ce qui nous a permis de nous reconnaître. Nous avons, je crois, le même respect pour les gens simples. »
N. D. : « Comme dans 3 Zéros, il y a un gros travail sur les dialogues et les répliques. Pouvez-vous m'en citer une qui donne le ton du film ? »
F. O. : « Mes films préférés sont des films qui parlent… Ceux d'Audiard, par exemple, avec leur parler vert. Déjà dans 3 Zéros, Gérard Lanvin avait gardé de son époque avec Coluche des répliques monstrueuses, glanées dans des cafés et qu'il a collectionné dans des cahiers. Pour Camping, il a ressorti les cahiers pour notre plus grand plaisir et nous en a offert quelques unes : Chassez le naturiste, il revient au bungalow me plaît beaucoup. »
N. D. : « Comment se déroule votre envie de raconter des histoires ? Vous fabriquez tout d'abord des personnages, et ensuite vous les liez entre eux ? »
F. O. : « Je n'ai pas de méthode. Là pour le coup, je voulais m'intéresser à plusieurs catégories de personnages. Il y a les anciens, les Pic, les ancêtres du camping qui ont un problème d'emplacement cette année-là. Le couple, les Gatineau, qui ont des problèmes de cul et qui finissent par faire tente à part. Et puis l'homme seul, partagé entre l'envie de construire un foyer, et celle plus tenace de dragouiller. Eternel problème, mais quand il est interprété par Franck Dubosc et que le personnage adore le Benco, cela devient tout un programme !
Dans Le Corniaud, il y avait déjà cette opposition entre Bourvil et De Funès qui ressemble à la relation entre Dubosq et Lanvin…
Le Corniaud est un des premiers films que j'ai vu au cinéma. Une comédie d'une finesse absolue. Bourvil était le gentil et Louis de Funès le méchant. On sortait du cinéma les yeux plein de rêves, le gentil avait gagné. C'est la traditionnelle relation emmerdeur-emmerdé. Là, Lanvin, qui interprète un type un poil psychorigide, tombe sur un vrai gentil qui, grâce à sa tente Maréchal de six places, lui propose de l'héberger. Deux caractères vont cohabiter : le campeur un brin popu, et le parisien chic, qui découvre les joies du camping malgré lui, alors qu'il devait passer ses vacances comme chaque année dans un palace de la côte espagnole… »
N. D. : « A propos de Gérard Lanvin, je crois que vous êtes le seul réalisateur avec lequel il a tourné deux fois. Avez-vous écrit le rôle pour lui ? Quelle complicité entretenez-vous ? »
F. O. : « Je ne le savais pas. Mais comme je l'ai dit plus haut, j'aime travailler en amont avec lui, trouver des dialogues, bref prendre du plaisir avec quelqu'un qui aime son métier. Nous sommes des passionnés, des bosseurs, c'est sans doute ce qui nous réunit. »

N. D. : « Qui d'autre que Mathilde Seigner aurait pu jouer dans votre film ? »
F. O. : « L'histoire ne s'est pas écrite comme ça. Elle a accepté de faire mon film alors qu'il n'était pas encore écrit. Un soir, Antoine Duléry m'a emmené chez elle. Elle m'a accueilli en tongs, sur un air de Claude Barzotti, ainsi va la vita...
Mathilde est une actrice rare, sensible et généreuse. C'est un peu comme un diamant, on se décale légèrement et l'on découvre d'autres facettes, d'autres diffractions, d'autres couleurs. A mes yeux, elle est magique. On vit dans une société portée sur l'individualité. Ce petit monde des campeurs, c'est une façon de montrer la solidarité, des individus certes plutôt simples, mais qui reforment le temps d'un été, un joli petit monde soudé…
C'est vrai, j'aime la solidarité populaire. Ces amitiés qui se créent le temps d'une saison et qui finissent, lorsqu'à la fin des vacances, chacun replie sa tente le coeur gros en se disant à l'année prochaine…, un peu comme la tristesse ouvrière. J'avais déjà exploré cette solidarité populaire dans Grève Party, mon troisième film. Pour beaucoup, les manifestations étaient tout d'abord une occasion de manger des merguez en blaguant, de se battre ensemble, de ne pas être seul… »
N. D. : « Au fond, qu'avez-vous essayé de dire dans votre film ? »
F. O. : « En fait, tout est parti d'une envie, ou plutôt d'un ras le bol. A une période où tout est extraordinaire, où dès que l'on appuie sur le bouton de la télé on ne reçoit qu'une surenchère d'informations de gens plus ou moins perchés. A une époque où l'on souffre d'une véritable addiction à l'information, j'ai eu envie de montrer que pour moi, la véritable singularité c'est la simplicité, la gentillesse, et les vertus du coeur. »
N. D. : « Vous dédiez votre film à Jacques Villeret ? »
F. O. : « Le personnage de Jacky Pic a été écrit pour lui… On s'était rencontré chez Bofinger autour d'une table gourmande. Il nous avait parlé de la couillette (accessoire indispensable du campeur). Et puis un jour, on apprend sa mort. J'ai continué l'écriture en pensant à lui. Il a été difficile d'imaginer un autre visage. Par l'intermédiaire de mon agent, je rencontre un matin pluvieux Claude Brasseur. Je lui dis qu'il m'est difficile de remplacer Jacques. Il comprend, et me dit de sa grosse voix : Je jouerai le film pour lui, là-haut. On lui dédicacera. Top là ! »
N. D. : « Le film, une fois fini, ressemble-t-il à l'idée que vous vous en faisiez ? »
F. O. : « Et oui… Et c'est peut-être la première fois. Il m'aura sans doute fallu sept films. D'ailleurs, je tiens à remercier Mathilde. Elle a toujours insisté pour que je dévoile une partie de moi que je refusais de montrer : l'émotion… Ce film, c'est un rapprochement avec moi-même. L'anti Jet Set en quelque sorte. »
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Fiche techniqueRéalisation : Fabien Onteniente
Scénario et dialogue : Fabien Onteniente, Franck Dubosc, Philippe Guillard et Emmanuel Booz, d'après une idée originale de Franck Dubosc et Fabien Onteniente
Directeur de la photographie : Jérôme Robert
Son : Paul Laine, Philippe Hessler et François Groult
Décors : Jean-Marc Kerdelhue
Costumes : Jacqueline Bouchard
Casting : Gérard Moulevrier
Assistante mise en scène : Véronique Labrid
Scripte : Francoise Thouvenot
Montage : Vincent Tabaillon et Nicole Saunier
Musique originale : Frédéric Botton
Directrice de production : Nicole Firn
Productrice exécutive : Françoise Galfrè
Produit par : Patrick Godeau
Une coproduction : Alicéleo - France 2 Cinéma - France 3 Cinéma - Pathé Distribution
Avec la participation de : Canal + et de Ciné Cinéma
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présentation réalisée avec l'aimable autorisation de
remerciements à Claire Cortes et Damien Golla
logos & textes © www.pathedistribution.com
photos © Daniel Angeli
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photos © Daniel Angeli