Chromophobia

Chromophobia drame de Martha Fiennes

avec :
Kristin Scott Th omas, Ralph Fiennes, Penélope Cruz, Rhys Ifans, Sir Ian Holm, Harriet Walter, Damian Lewis et Ben Chaplin
durée : 1h50
sortie le 10 mai 2006
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Synopsis
Que faire quand : Votre épouse, Iona Aylesbury confond psy et shopping… Votre fils Orlando, du haut de ses 8 ans, tague le nom de son lapin sur les murs pour se faire remarquer… Tandis que son gay parrain Stephen gît sur son lit d’hôpital après avoir été pratiquement battu à mort… Et que votre patron vous attire dans une magouille mettant votre carrière en danger… Votre père, Edward Aylesbury, a un enfant illégitime avec son ex-maîtresse Gloria dont le passé et le présent sont impitoyablement fouillés par l’assistant social Colin…
La seule relation vraiment affectueuse dans le paysage est celle qui unit votre belle-mère Penelope à ses chiens… Toute famille enfouit secrets et mensonges derrière les murs de sa maison : autant de dilemmes pour Marcus Aylesbury.
Quand Trent, vieil ami de Marcus et brillant reporter d’investigation, déniche une info qui fera immanquablement de lui une star médiatique, les bonnes vieilles vertus nommées honnêteté, loyauté et amitié sont sacrifi ées sur l’autel de la nouvelle éthique du succès et de la célébrité. Aiguillonné par sa rédactrice survoltée, Trent est obligé d’oublier ses idéaux de journaliste justicier et de pondre des papiers accrocheurs. Cette noire comédie précipite impitoyablement ses personnages dans des situations menaçant leur place établie dans la société londonienne d’aujourd’hui où privilèges et naissance ne sont plus à même de protéger la minorité fortunée et qui a adopté les valeurs américaines : argent, beauté et succès.

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Notes de production
Tout en étant le récit de la désintégration d’une famille bourgeoise londonienne, Chromophobia est avant tout une comédie dramatique à portée universelle, un film qui pourrait aussi bien se dérouler de nos jours à Los Angeles, à New York, à Paris ou à Tokyo. La scénariste et réalisatrice Martha Fiennes s’est ingéniée à débusquer les squelettes cachés dans les placards de ses personnages, sapant certaines fondations d’une certaine société londonienne, riche et infl uente.
Selon le producteur Tarak Ben Ammar, “Chromophobia est une méditation incisive sur la vie moderne dans les grandes cités. Travailler avec ce groupe de comédiens de première classe a été un honneur pour moi, et aider à révéler le talent de Martha Fiennes fut un véritable plaisir.”
Ron Rotholz, producteur, ajoute : “Bien que Martha Fiennes soit une artiste anglaise par essence, sa façon d’aborder le cinéma se rapproche davantage de réalisateurs américains comme Robert Altman ou Paul Thomas Anderson. Chromophobia est certes un film dont l’action se déroule à Londres, mais sa sensibilité me paraît davantage new-yorkaise. Martha a écrit et réalisé un film percutant, qu’il s’agisse de la forme ou du fond, et une telle preuve d’ambition ne peut que galvaniser l’industrie cinématographique anglaise dans son ensemble.”
La psychanalyse, la chirurgie esthétique, les thérapies sur mesure, le yoga, l’adultère... Autant de façons pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui de combattre l’ennui et l’insatisfaction chroniques qui les rongent. Y a-t-il seulement une place, dans notre monde moderne, pour la tradition, la loyauté, l’honnêteté et la morale ? Chromophobia traite de l’ironie, du drame et des dilemmes de cette vie dite moderne, où tout part du principe que nous croyons dur comme fer qu’il nous est possible de tout avoir à la fois.
Au coeur de Chromophobia, une famille anglaise moderne et contrastée telle qu’elle a rarement été dépeinte dans le cinéma contemporain. Damian Lewis, qui tient le rôle de Marcus Aylesbury (le mari de Iona, jouée par Kristin Scott Thomas) l’évoque en ces termes : “Marcus épouse certaines idées et théories qui sont aujourd’hui considérées comme rétrogrades. Il pratique la chasse et il aime cette activité au point de la défendre comme un style de vie à part entière. C’est quelqu’un qui est issu d’un milieu riche et privilégié, et en Angleterre on a souvent tendance à caricaturer ces gens comme des dégénérés ou des pourris. Il me semble que Martha voulait dépasser ces clichés et dépeindre Marcus comme quelqu’un qui a des problèmes comme tout le monde, qui se trouve devant de vraies décisions à prendre, quelqu’un qui a aussi ses talents et ses faiblesses propres.”

Harriet Walter, qui incarne sa belle-mère, Penelope Aylesbury, est d’accord. “Je crois que l’une des raisons qui a attiré autant de comédiens prestigieux sur ce projet est qu’il s’agit d’un projet rare et ambitieux : un film contemporain qui parle vraiment de l’Angleterre telle que nous la vivons et la connaissons. Ce n’est pas un état des lieux du pays dans son ensemble, juste l’analyse de quelquesunes des strates qui le composent. Mais ces strates sont identifiables, concrètes, ce ne sont pas des caricatures embellies afin de distraire le public américain. Quand on voit un film chinois, on apprend toujours quelque chose sur la Chine. Par contre, il me semble que les films anglais racontent trop rarement l’Angleterre telle qu’elle est réellement. Pour une fois, ce n’est pas le cas avec Chromophobia.”
Rhys Ifans (qui incarne Colin, le travailleur social au service de Gloria/Penélope Cruz) ajoute : “La raison pour laquelle j’ai tout de suite accepté ce film, c’est que je n’avais jamais vraiment vu un film pareil, un film qui offre un véritable plan de coupe de Londres depuis les couches sociales aisées jusqu’aux bas-fonds du prolétariat. Le film prend à bras le corps ces différentes composantes de notre société pour un résultat qui parle, selon moi, de la condition humaine dans son ensemble.”
Ian Holm (lequel interprète le patriarche Edward Aylesbury, le père de Marcus) raconte de son côté : “Je n’avais jamais travaillé sous la direction d’une réalisatrice auparavant, et je me demande bien pourquoi tant l’expérience a été délicieuse ! Martha est une réalisatrice très précise, mais aussi et surtout extrêmement fl exible. Elle apprécie beaucoup la réciprocité entre elle et ses comédiens, et c’est justement la méthode qui me convient le mieux. Aucune prise n’est jamais identique à une autre sous sa direction, ce qui, au moment du montage, lui permet une grande latitude dans ses choix. Et puis elle est aussi la scénariste du film, ce qui est très précieux. Le scénario est d’ailleurs le facteur le plus important dans ma décision d’accepter le rôle, car sachez-le, les bons scénarios sont très rares...”

Rhys Ifans approuve : “Il me semble que ce scénario ne pouvait avoir été écrit que par une femme, et c’est un sentiment... agréable ! Sa structure est ‘polyvalente’, ainsi que le sont de nombreuses femmes. Par ce terme j’entends que la trame narrative est complexe, que le récit ne se dévide par simplement d’un point A à un point B.”
La complexité du scénario est précisément un élément très important dans le choix des comédiens d’avoir accepter le film. Ainsi que le fait remarquer Kristin Scott Thomas (Iona Aylesbury) : “Martha est quelqu’un de très agréable à côtoyer, et son scénario est d’une richesse et d’une complexité rares. C’est un film particulièrement ambitieux. Martha est formidable, et j’aime le sentiment que certaines personnes s’engagent sur des projets difficiles. C’est tellement plus excitant pour les comédiens !”
La comédienne espagnole Penélope Cruz incarne, dans Chromophobia, le personnage de Gloria, une prostituée qui est aussi une mère attentionnée. Elle raconte : “J’ai lu le scénario, que j’ai trouvé très beau. J’ai immédiatement aimé le personnage que Martha me proposait. C’était très différent de tout ce que j’avais fait jusqu’alors en langue anglaise. Martha est très intelligente, c’est aussi une grande réalisatrice. J’ai réellement pleuré quand j’ai vu à l’écran le résultat de tous ces mois de travail. Je ne pleure jamais quand je vois un de mes films, je suis bien trop occupée à critiquer mon jeu. Mais je dois reconnaître que Chromophobia m’a touchée droit au coeur. Gloria est un personnage très dur, mais c’est aussi un personnage en phase directe avec ce qui se passe vraiment dans la rue. En tant que comédienne, j’ai toujours envie et besoin d’aller vers des personnages diffi ciles, qui sont dans la véracité des comportements humains. J’aime les personnages courageux. Et Chromophobia en compte beaucoup.”

Damian Lewis poursuit : “Martha est une véritable boule d’énergie qu’il est fabuleux de côtoyer. C’est très contagieux ! Son scénario était extrêmement intéressant ! A propos du casting, Damien Lewis ne tarit pas d’éloges. “Travailler avec tous ces comédiens fut également une raison pour moi d’accepter de faire ce film. C’est vraiment une distribution que l’on pourrait qualifi er de grand luxe : Penélope Cruz, Ralph Fiennes, Ben Chaplin, Ian Holm, Harriet Walter, Kristin Scott Thomas, et la liste n’est pas finie... Il est toujours très bénéfique pour un comédien d’être entouré de gens talentueux. Dans un monde parfait, on ne travaillerait qu’avec les meilleurs de chaque profession, parce qu’il est évident que la stimulation en est d’autant plus forte.”
Ralph Fiennes incarne Stephen, le meilleur ami de Iona Aylesbury. Il explique : “J’ai lu le scénario de Martha et j’ai été complètement bouleversé. C’est l’émotion émanant de Chromophobia qui m’a d’abord marqué. C’est moi-même qui ai demandé si je pouvais jouer Stephen. J’ai trouvé que c’était le portrait d’un homme avec lequel on pouvait facilement s’identifier. C’est un homosexuel, un homme très raffiné, et ce que j’aime dans le film de Martha, c’est qu’aucun jugement n’est jamais porté sur quiconque. Il n’y a pas de stigmatisation ou de condamnation de quoi que ce soit. Tous les personnages sont faillibles, et c’est ce qui permet au spectateur d’entrer dans l’histoire du film comme s’il s’agissait de la sienne.”
“J’adore travailler en Angleterre”, s’amuse Kristin Scott Thomas. “J’ai beaucoup tourné en langue française et j’avais oublié combien il est facile, finalement, de s’exprimer dans sa langue maternelle ! Un des éléments que j’apprécie le plus dans ce métier, c’est quand il m’est donné l’opportunité de jouer des femmes anglaises contemporaines. Et il est toujours formidable de faire un film dans ce pays où l’industrie du cinéma n’existe que difficilement. Les créations cinématographiques qui proviennent d’Angleterre sont toujours marquées d’un sceau très spécial qui les rend particulièrement excitantes. il y a quelque chose d’incroyablement glamour dans le fait de faire des films anglais !”
Damian Lewis acquiesce : “Travailler au sein d’une petite structure, où l’on est obligé de tourner beaucoup de minutes utiles au sein d’une même journée parce que les délais sont plus courts, tout cela crée une atmosphère plus intimiste : c’est une expérience où l’on se sent davantage impliqué. Chromophobia est un film rare parce que ce n’est pas un film à gros budget bien que son casting, lui, soit imposant.”
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Fiche technique
Réalisatrice : Martha Fiennes
Scénario : Martha Fiennes
Producteurs : Tarak Ben Ammar et Ron Rotholz
Producteurs exécutifs : Robert Bevan , Steve Christian , Charlies Avill , Marc Samuelson et Peter Samuelson
Directeur de la photographie : George Tiffin
Montage : Tracy Granger
Compositeur : Magnus Fiennes
Casting : Lucy Bevan
Chef décorateur : Tony Burrough
Chef costumière : Michele Clapton
Chef maquilleur : Darren Evans
Collaboration au scénario : George Tiffin
Producteur délégué : Leontine Ruette
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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de
remerciements à Sophie Verliere et Olfa Cherif
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