Rosario
Rosario thriller de Emilio Maillé
avec :
Flora Martínez, Unax Ugalde, Manolo Cardona, Alonso Arias, Rodrigo Oviedo, Alejandra Borrero et Alex Cox
durée : 1h52
sortie le 23 août 2006
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Synopsis
Depuis que Rosario a rencontré la vie, elle n’a pas cessé de se battre avec elle. Quand on naît à Medellín, ville de la drogue et de la prostitution, où les femmes et les enfants ont si peu d’importance, on n’a guère de chance de vivre. Mais Rosario est une fille qui ne ressemble à personne : belle, tenace, fatale.
Quand Antonio et Emilio, deux amis issus d’un milieu aisé, croisent la route de Rosario, ils en tombent immédiatement amoureux et se retrouvent plongés dans un monde de plaisir, de violence et de mort.
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Du livre au film
Rosario est l’adaptation du roman La Fille aux Ciseaux de Jorge Franco-Ramos paru en 1999.
Premier roman de l’écrivain natif de Medellín, La Fille aux Ciseaux devient très rapidement un best-seller mondial traduit dans plusieurs langues. Rosario devient alors le symbole de la rébellion de toute une ville contre une violence quotidienne. C’est l’un des livres les plus réputés en Colombie: la première édition fut épuisée en deux jours, chose qui n’était pas arrivée depuis Gabriel García Marquez.
Le roman devient célèbre dès lors qu’un journaliste politique colombien, Enrique Santos, le recommande parce qu’il lève le voile sur un problème selon lui jamais traité : l’élévation sociale d’une femme qui impressionne les classes aisées par ses récits de ce qui se passe en bas.
Émilio Maillé, quant à lui, découvre le livre suite à un article paru dans le quotidien espagnol, El País et décide de l’adapter pour son premier long-métrage de fiction.
Jorge Franco-Ramos à propos de l’adaptation de son livre dit : « Lorsque j’écris, je vois les personnages comme s’ils étaient derrière une fenêtre embuée… Flora a réussi à traverser cette fenêtre floue pour devenir tout simplement Rosario Tijeras. J’aime beaucoup le film, il contient l’âme de mon roman. »
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Rosario, une tragédie grecque ?
Le personnage de Rosario se fait le miroir d’une ville portant le traumatisme de plusieurs années de violence au quotidien. Cette femme abusée, prostituée, convoitée et maltraitée, décide de ne plus en endurer davantage et de faire payer tous ceux qui lui ont fait du mal. Cette guerrière se transcende en un symbole d’une ville qui ne se résigne pas à mourir sans se battre.
Depuis la Grèce antique, la tragédie est basée sur le principe de la fatalité. La rage meurtrière mène les personnages à leur perte et l’héroïne le sait mieux que quiconque et assume son destin. Le film délivre aux spectateurs la douleur et la leçon de la tragédie : semez le vent et vous récolterez la tempête.
Rosario déclenche cette tempête en réponse aux exactions qu’elle a subies. Elle incarne la vengeance mais aussi l’échec de cette vengeance : son destin est scellé dès le début du film.
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Note d’intention d'Emilio Maillé
Emilio Maillé : « Lorsque j’ai abordé pour la première fois ce projet avec mon ami et producteur Mattias Ehrenberg, il a été tout d’abord nécessaire de transmettre l’émotion que je ressentais ; la transmettre aux éventuels collaborateurs techniques et financiers, aux spectateurs afin qu’ils puissent entrer de plein pied dans cette histoire et soutenir la naissance d’un personnage fictif mais ayant la dimension d’une personne réelle.
Rosario m’obligea à me confronter à un pays totalement nouveau pour moi et à l’histoire tellement forte d’une ville comme Medellín. Tout cela m’a poussé à vouloir vivre l’intense aventure qu’est de diriger un long-métrage pour la première fois.
C’est alors posé la question suivante : qui peut incarner Rosario ? Une actrice ou une simple fille de la rue ? A mon arrivée à Medellín, chacun avait son opinion : "ça doit être une fille des villes… Elle doit être une vraie prostituée… Il faudrait que ce soit une actrice méconnue ou bien un mannequin…" Toutes les filles que j’ai rencontrées pour le rôle avaient quelque chose, mais personne n’avait tout. Une seule me donna cette confiance, Flora Martinez. La Rosario de mon Rosario.
Flora a su créer une Rosario, qui en réalité en était beaucoup d’autres. Une Rosario qui ferme les yeux avant d’aimer et qui les ouvre pour tuer, une Rosario qui danse, pleure, espère, se blesse, pleure à nouveau et nous entraîne avec elle jusqu’à se perdre dans sa propre mort, dans son propre temps. Flora a porté Rosario toujours plus haut. Je me demandais parfois qui je dirigeais : Flora ou Rosario ?
J’avais maintenant ma Rosario. Il fallait alors raconter son histoire. Le roman de Jorge Franco a une grande vertu que je souhaitais développer au moyen d’une narration dépourvue de linéarité, en accord parfait avec cette histoire d’amour qui va parfois à 300 km heure, puis ralentit, très lentement, au cours de secondes qui s’éternisent.
Dans ce va-et-vient du temps, l’amour et la mort sont plus que jamais unis à travers une histoire qui rassemble des qualités ou des éléments qui ont quelque chose à voir avec mes obsessions et avec mon désir de faire de ce roman mon premier long métrage. Ce curieux mélange des temps et des rythmes a inspiré le traitement visuel et sonore du projet.
L’image est dure sans être agressive, elle nous entraîne presque vers un univers ténébreux, animé de quelques respirations lumineuses qui, une fois terminées, nous ramènent à la forte réalité du monde que Rosario a créé autour d’elle. Le montage, qui est l’aspect vital d’un tel projet, devait répondre aux premiers énoncés du roman : vivre vite, ralentir le temps, retarder la mort, accélérer à nouveau, recommencer, encore et toujours…
Les personnages principaux Rosario, Emilio et Antonio, unis dans cette histoire d’amour, tombent innocemment dans un tourbillon. A partir de là leurs vies se scellent vers une trajectoire sans but et sans fin. »
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Fiche technique
Réalisateur : Émilio Maillé
Histoire originale : Jorge Franco
Adaptation : Marcelo Figueras
Photographie : Pascal Marti
Chef décorateur : Salvador Parra
Montage : Irene Blecua
Musique : Roque Baños
Conception musicale : Ruy García
Producteurs : Matthias Ehrenberg, Gustavo Angel, Kike Sarasola et Antonio Pérez Pérez
Production : Rio Negro
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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de
remerciements à Anne-Cécile Rolland et Philippe Lux
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