• Thank you for smoking

Publié le par 67-ciné.gi-2006













Thank you for smoking comédie de Jason Reitman









avec :
Aaron Eckhart, Maria Bello, Cameron Bright, Adam Brody, Sam Elliott, Katie Holmes, David Koechner, Rob Lowe, William H. Macy, J.k. Simmons et Robert Duvall


durée : 1h32
sortie le 13 septembre 2006

***

Synopsis
Lobbyiste séduisant et ambitieux, Nick Naylor met son charme, son talent et son sourire carnassier au service de la société Big Tobacco pour contrer les ravages de la politique de prévention contre le tabagisme.
De conférence de presse en talk-show télévisé, il défend l’indéfendable, mais a du mal à convaincre son ex-femme qu’il peut être un père modèle pour son fils.


***

Notes de production
Un pamphlet
Lorsque le pamphlet de Christopher Buckley paraît en 1994, il semble être l’incarnation même de la culture du marketing politique qui s’est emparée des Etats-Unis. De la Maison Blanche aux conseils d’administration des grandes entreprises - sans oublier Hollywood - la vérité est désormais un outil qu’il faut manier avec précaution, voire enjoliver, mais rarement exprimer ouvertement.
L’ouvrage de Buckley stigmatise cette tendance, tout en imaginant un sympathique expert en la matière : Nick Naylor. On peut regretter que notre société fasse appel à des individus tels que Nick - semble nous dire l’auteur - mais cela ne nous empêche pas pour autant d’admirer toute l’habileté dont ils témoignent.
Le livre ne tarde pas à susciter les convoitises des producteurs hollywoodiens les plus chevronnés. Warner acquiert ainsi les droits d’adaptation, pour le compte de Mel Gibson qui entend bien jouer le rôle de Nick Naylor. Mais la transposition soulève plusieurs difficultés qui retardent l’adaptation cinématographique.
C’est finalement le scénariste et réalisateur Jason Reitman qui, des années plus tard, portera l’ouvrage à l’écran. Tout en étant fidèle à la charge satirique du roman, il a étoffé le personnage du fils de Nick, Joey. En obligeant Nick à assumer ses responsabilités de père, Reitman s’interroge sur le difficile équilibre que le protagoniste doit trouver entre ses obligations professionnelles et son rôle de parent.

Le point de départ
« A la fin des années 90 », explique Reitman, « une amie très inspirée m’a donné un exemplaire de Thank You For Smoking, en me disant que c’était le bouquin le plus drôle qu’elle ait jamais lu, et que ça me correspondrait sans doute parfaitement. Je me suis mis à le lire le soir même et, dès la première page, j’y ai décelé un regard que je recherchais depuis longtemps. Je n’avais jamais lu une histoire d’une telle drôlerie et d’une telle intelligence. »
« Je me suis immédiatement reconnu dans ce regard,celui de Christopher Buckley en même temps que celui de Nick Naylor. J’ai tout de suite eu envie d’en faire un film. »
A l’époque, Jason, fils du réalisateur Ivan Reitman, est étudiant en littérature britannique à l’université Usc et a déjà tourné quelques courts métrages. En lisant l’ouvrage de Buckley, il comprend que ses courts métrages vont sans doute l’aider à atteindre son objectif. « Il me restait à réaliser le court métrage qui ferait de moi le metteur en scène capable de transposer ce livre pour le cinéma. »
Par chance, ses courts métrages remportent un franc succès. C’est ainsi que In God We Trust, sélectionné au festival de Sundance, décroche plusieurs prix aux festivals de Los Angeles, Aspen, Austin, Seattle, et au New York Comedy Festival.
Ce film lui permet également de rencontrer Mel Gibson, qui détient alors les droits d’adaptation du livre.


« La société de Mel Gibson détenait les droits depuis près de dix ans, et semblait avoir abandonné l’idée d’adapter l’ouvrage pour le grand écran. Je me suis jeté à l’eau et j’ai travaillé tout un week-end sur l’adaptation de la première partie du livre, sans me faire payer. Peu après, j’ai décroché un contrat pour rédiger le scénario dans son intégralité. Lorsque j’ai remis mon travail quelques mois plus tard, on ne m’a fait aucun commentaire. Le scénario semblait avoir plu à tout le monde, tel quel. »
« Je me suis dit : Génial, ça se présente très bien. » Reitman ne se doute pas alors qu’il lui faudra encore quatre ans pour concrétiser le projet.

Un producteur venu de la Silicon Valley
« J’ai découvert le scénario de Jason Reitman en décembre 2002 », déclare le producteur David O. Sacks. « Ma première réaction a été de me dire : pourquoi est-ce que personne n’a pensé à tourner ce film plus tôt ? C’était à la fois truculent, original et plein d’ironie mordante. Ça m’a rappelé deux de mes comédies préférées, L’Arriviste d’Alexander Payne et Des hommes d’influence de Barry Levinson, et le mélange de rythme, de subtilité et d’audace dont témoignait le scénario m’a fait penser aux grands films indépendants des années 90, autrement dit le genre de films qui m’ont fait aimer le cinéma. »
« D’autre part, et ça me semblait tout aussi important, le scénario de Jason était débarrassé de tous les clichés qui ont nui aux films indépendants des années 2000. Il ne s’agissait pas de la énième chronique d’une famille à problèmes, ou d’un récit initiatique douloureux, ou encore de l’histoire de pauvres types au chômage. Il s’agissait plutôt d’une canaille au charme diabolique qui avait sa définition bien à lui du rêve américain. »
« Je me suis aperçu que dans n’importe quel film parlant de cigarette, même dans un long métrage aussi génial que Révélations de Michael Mann, le représentant des géants du tabac ne pouvait être que le méchant, et que ceux qui cherchaient à dénoncer ses pratiques - qu’il s’agisse d’un sénateur combatif ou d’un journaliste courageux - étaient nécessairement les héros. Mais dans le scénario de Jason, la morale habituelle était inversée, ce qui donnait vraiment envie au lecteur de s’embarquer dans cette aventure. »
Ancien patron de start-up de la Silicon Valley reconverti dans la production de films, Sacks s’est récemment installé à Hollywood.
« Peu de temps après avoir lu le scénario de Jason », poursuit-il, « je lui ai proposé un rendez-vous et je lui ai alors dit que je souhaitais produire le film. Malgré son enthousiasme, Jason m’a fait part de ses doutes sur nos chances d’y parvenir, car il connaissait tous les revers subis par le projet - ce que je n’ai pas tardé à comprendre… »
« Au départ, je n’ai effectivement pas cru que David y arriverait », reconnaît Reitman. « Après notre premier rendez-vous, je me suis dit qu’il aimait sans doute le scénario, mais qu’il s’apprêtait à aller au-devant d’une énorme déception. Je ne pensais pas qu’il serait aussi tenace. Il s’est battu pendant plus d’un an pour racheter les droits. »
Plusieurs scénaristes de renom s’étaient déjà cassé les dents sur l’adaptation du livre. Malgré des coûts de développement colossaux, le projet avait été abandonné.
Déterminé à produire le film, Sacks s’engage alors dans une bataille juridique vertigineuse qui dure 18 mois.
« Grâce à un ami commun, j’ai pu rencontrer Chris Buckley qui s’est montré à la fois enchanté et sceptique à l’idée de voir le film se concrétiser. Cela faisait presque dix ans qu’il entendait des producteurs hollywoodiens lui parler de porter son livre à l’écran, et aucun d’entre eux n’y était parvenu. »
« Lorsqu’on a enfin démarré le tournage, Chris était de loin la personne la plus enthousiaste de tous ceux qui sont venus nous rendre visite sur le plateau. »

Le compte a rebours
Après avoir obtenu les droits à l’été 2004, Sacks se lance dans un marathon de six mois pour que le tournage commence en janvier 2005, quoi qu’il arrive. « Cela avait déjà pris presque deux ans pour que le film se fasse. Pour Jason, cela faisait même quatre ans qu’il avait écrit le scénario. J’estimais qu’on avait attendu assez longtemps comme ça, et qu’il était temps de démarrer le tournage. »
« Quand je travaillais dans la Silicon Valley, le rythme était tel qu’une entreprise pouvait naître et mourir en l’espace de deux ans, » renchérit-il. « A Hollywood, les projets s’enlisent souvent pendant plusieurs années. Il était hors de question que cela se produise, quitte à investir mon propre argent. »


***

Fiche technique
Ecrit et réalisé par : Jason Reitman
Producteur : David O. Sacks
Coproducteurs : Daniel Brunt, Daniel Dubiecki, Mindy Marin et Michael R. Newman
Producteurs exécutifs : Peter Thiel, Elon Musk, Max Levchin, Mark Woolway
Edward R. Pressman, John Schmidt, Alessandro Camon et Michael Beugg
Adapté du roman de : Christopher Buckley
Coproducteur exécutif : David J. Bloomfield
Directrice de Casting : Mindy Marin
Directeur de la photographie : James Whitaker
Montage : Dana E. Glauberman
Musique : Rolfe Kent
1er Assistant Réalisateur : Jason Blumenfeld
Décors : Steve Saklad
Costumes : Danny Glicker
Ingénieur du son : Steven Morrow

***



présentation réalisée avec l’aimable autorisation de


remerciements à
Carolyn Martin-Occelli et Marion Tharaud
logos, textes & photos © www.hautetcourt.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article