• Le concile de Pierre

Publié le par 67-ciné.gi-2006













Le concile de Pierre thriller de Guillaume Nicloux







avec :
Monica Bellucci, Catherine Deneuve, Moritz Bleibtreu, Sami Bouajila, Elsa Zylberstein, Nicolas Thau, Lorenzo Balducci, Nicolas Jouhet, Peter Bonke, Tubtchine Bayaertu, Laurent Grevill, Jerzy Rogulski, Yoshi Oida, Nicolaï Boldaev, Simona Maicanescu, Pascal Bongard, Eva Saint-Paul, Valentine Herrenschmidt, Yves Marmion, Bayaset Manjikoff, Elina Löwensohn et Eric Caravaca


durée : 1h40
sortie le 15 novembre 2006

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Synopsis
Laura Siprien se demande si elle n’est pas en train de perdre la raison.
Cauchemars et hallucinations la plongent depuis quelques semaines dans une angoisse incontrôlable.
Qui est vraiment son fils, Liu-San ? Que signifie l’étrange marque apparue sur son torse ?
Quelques jours avant son septième anniversaire, l’enfant est enlevé.
Prête à tout pour sauver son fils, Laura se jette à corps perdu dans un périple aux confins de l’étrange et du surnaturel.
Et si le destin n’existait que pour être changé ?
L’histoire est librement adaptée du roman de Jean-Christophe Grangé, "Le Concile de pierre".


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Entretien avec  Guillaume Nicloux
- : « Comment êtes-vous devenu le réalisateur de l’adaptation du best-seller de Jean-Christophe Grangé Le Concile de Pierre, un roman a priori plutôt éloigné de l’univers de vos précédents films ? »

Guillaume Nicloux : « Grâce à Yves Marmion, producteur au sein d’Ugc, qui m’a proposé le projet. J’ai lu le roman et comme je ne suis pas quelqu’un qui rationalise, ni qui met du temps à se décider, j’ai rapidement accepté. J’ai senti que je tenais là l’opportunité de raconter et de m’engager dans une aventure inédite. J’étais à la fois impatient d’explorer un genre qui m’était étranger, celui du thriller fantastique et du divertissement. Un film où il faut montrer les choses et les faire ressentir de façon efficace afin que le spectateur soit concentré uniquement sur l’histoire du film, sur son enjeu qui est très simple : une femme part au bout du monde pour sauver son enfant entraîné dans un complot surnaturel. »

- : « C’est ce qui vous a intéressé avant tout ? »

G. N. : « Oui. L’intérêt pour moi était de me confronter à une histoire dans laquelle il n’y avait qu’une seule intrigue, et une simplification des péripéties émotionnelles. Ce qui tranche complètement avec mon fonctionnement habituel, avec les préoccupations de mes précédents films dans lesquels j’avais plutôt tendance à multiplier les trames et à créer de nombreuses fausses pistes. Le concile de Pierre est en cela un film d’ambiance avec une intrigue qui ne cherche pas à embrouiller le spectateur, mais plutôt à lui faire vivre un suspens en essayant de raconter l’histoire de cette femme et son enfant au coeur du danger. »

- : « Est-ce selon ces principes que vous avez abordé le travail d’adaptation ? »

G. N. : « Je suis parti avec cette idée importante de récit unique appartenant à un genre cinématographique qui cumule fantastique et angoisse, et dans lequel on peut insérer de l’action, de l’aventure, de l’émotion et de la peur. J’étais très heureux de pouvoir me projeter dans une proposition telle que celle-ci, car l’avantage d’une commande est de pouvoir injecter ce qui vous est personnel dans une histoire qui n’est pas la vôtre, en évitant tout ce qui pouvait appartenir à un pathos ou à des traumas parfois trop envahissants. S’attaquer ainsi à une adaptation qui repose sur une histoire claire à laquelle vous n’êtes pas habitué, devient alors une vraie jubilation. »

- : « Que vous avez partagé avec votre co-scénariste Stéphane Cabel (Le pacte des loups) ? »

G. N. : « J’avais envie de travailler avec quelqu’un qui avait l’habitude de se confronter à ce type de récit pour canaliser mon penchant naturel à complexifier, à tisser autour de l’héroïne des liens multiples. Or Stéphane possède cette mécanique qui tend vers un récit plus linéaire, dont l’exposition sentimentale est plus évidente, moins cachée. Nous avons d’abord procédé à un choix instinctif sur les événements, les situations du roman de Jean-Christophe Grangé que j’avais naturellement envie de conserver. Ensuite, nous nous sommes mis à réfléchir autour d’une trame principale qui appartenait à la fois au roman et qui était paradoxalement une trahison immédiate de ce que le livre racontait. Je pense que c’est un passage obligatoire si l’on veut imposer et éclairer l’histoire d’un regard neuf. La difficulté était évidemment de se concentrer sur une vision plus mentale que démonstrative et ainsi d’échapper à la possible grandiloquence du film de genre qui ici passerait par l’utilisation abusive d’effets spéciaux. Il fallait plutôt opter pour la suggestion du danger, de la menace, du fantastique, même si le film, par moments, nécessite, mais le moins possible, de recourir à la démonstration. Nous avons essayé de nous concentrer sur des expositions plus minimalistes, sur la création d’un climat qui allait entretenir un trouble entre réalité et cauchemar concernant notre héroïne. »


- : « Pourquoi avoir choisi Monica Bellucci pour incarner le personnage principal du film ? »

G. N. : « Quand je choisis un comédien, je sais que c’est lui, qui, par son jeu va aussi guider la mise en scène, imposer un rythme, et influer sur tout ce qui l’entoure. Donc c’est un choix primordial et ça Monica l’a rempli formidablement parce qu’elle a servi de support, de capteur pour assembler tous les éléments du film et pour construire son univers. L’héroïne de Le concile de Pierre telle que nous l’avons caractérisée est l’antithèse de celle du livre. Ce que ni Stéphane ni moi ne nous sommes jamais dit. Cela s’est dessiné à partir du moment où le choix de Monica Bellucci s’est imposé. De même, je serais incapable de vous dire comment Monica s’est imposée. Elle est sans doute la comédienne qui recelait à la fois le plus de mystère par rapport à Laura Siprien, notre héroïne, et la forme peut-être la moins évidente, la moins attendue, donc la plus riche, pour nourrir la composition de ce personnage. J’avais aussi envie de travailler et de peut-être révéler un aspect plus secret de Monica, loin de l’imagerie glamour entretenue par les médias. »

- : « Comment définiriez-vous Monica Bellucci dans ce film ? »

G. N. : « Ce qui est étonnant avec Monica, c’est qu’elle ne correspond pas aux canons de jeu traditionnels, d’abord elle ne joue pas dans sa langue, et c’est un facteur déterminant, ensuite parce qu’elle est toujours sur le fil, et c’est cet élément de fragilité, de retenue et de délicatesse qui rend son jeu unique. Je dirais que l’interprétation de Monica est une des clefs de voûte du film. Elle a imposé par sa gestuelle, sa façon de se mouvoir, et le ton de sa voix un rythme propre au Le concile de Pierre. »

- : « Peut-on dire qu’il y a deux parties dans le film ? Une partie sur l’angoisse et une partie sur l’action ? »

G. N. : « Oui, même s’il s’opère des glissements entre les deux modes et que l’on ne reste jamais totalement prisonnier de l’un d’entre eux. »

- : « Cela fait partie des codes du genre pour vous le pré-générique ? »

G. N. : « J’aime ce procédé narratif, je trouve qu’il participe à l’attention du spectateur. Mettre en place des éléments épars et faire en sorte que le spectateur recompose l’histoire. Plus codées, il y a les scènes d’exposition dans lesquelles on est obligé de livrer certaines informations pour qu’ensuite elles soient répercutées, analysées rapidement et que les questions embarrassantes soient évacuées, pour qu’au bout du compte la résolution n’apparaisse pas comme quelque chose de forcé mais de naturel. »

- : « Est-ce en cela qu’il est un film de divertissement ? »

G. N. : « Oui. Je l’espère. »

- : « Pouvez-vous préciser cette mise en place ? »

G. N. : « J’ai voulu faire un film de plaisir, avec une impression de mystère conservé, bien qu’il y ait une résolution à cette histoire. La question n’a jamais été de pervertir le film pour en faire quelque chose de personnel à tout prix. Il s’agissait plutôt d’insuffler par touches une atmosphère sourde de menace sans jamais atténuer ce qu’il fallait raconter. Conserver un axe principal qui était l’histoire et nourrir son environnement d’éléments singuliers. Avec notamment une intemporalité très marquée dans le choix des décors et des costumes. »


- : « Dans le choix de la figuration aussi ? Dans la séquence du musée avec les lilliputiens, ou celle de l’hôpital avec l’infirmière qui a une tache sur le visage ? »

G. N. : « Cela participe en effet à l’univers du conte horrifique, du noir merveilleux. »

- : « La forêt est aussi un élément de conte, et un élément majeur dans chacun de vos films, celui-ci compris ? »

G. N. : « La forêt est un facteur inconscient, quelque chose qui tient, de l’écriture automatique et, dans ce cas, un élément effectivement obsessionnel. D’ailleurs la forêt n’a pas d’âge. La nuit, elle prend une dimension presque irréelle. Une forêt la nuit, s’il y a du bruit, elle fait peur, et s’il n’y a pas de bruit elle fait peur aussi. Pénétrez seul dans un bois et au bout de quelques minutes vous aurez peur. Il est le lieu “baromètre” idéal de l’état dans lequel on se trouve émotionellement. »

- : « Il y a d’autres décors organiques et humides dans le film, comme celui du centre de recherche avec ses murs qui suintent et transpirent… »

G. N. : « C’est une façon d’intégrer le décor avec les personnages pour qu’ils forment un tout. Mais il est de plus en plus évident que chaque film est une forme d’analyse liée à ce que je vis, basée sur la notion de décalage et de perception atrophiée de la réalité. C’est présent dans Le concile de Pierre, mais avec une vision résolument optimiste. »

- : « Tourner en Mongolie, qu’est-ce cela implique ? »

G. N. : « Sur le plan de la production et de l’infrastructure, cela génère d’anticiper très en amont le tournage. Et sur le plan visuel, le danger était de tomber dans la facilité en montrant ce pays à travers un aspect trop folklorique, il fallait limiter les images cartes postales, pour d’une part, ne pas sortir du film et de sa tension, et aussi pour livrer une vision peut-être moins attendue de ce que l’on imagine. A l’arrivée, il y a deux paysages assez signifiants pour montrer une action au coeur d’un lieu inhabituel et intemporel, participer à l’ampleur et l’isolement autour de l’héroïne. »

- : « La musique suit d’ailleurs cette ampleur… »

G. N. : « Elle se partage entre des références herrmaniennes et des tendances plus atmosphériques. Mais il y avait aussi cette envie d’aller vers une partition qui colle aux actes, qui joue du thème de façon plus concrète et qui est là pour entretenir l’émotion. »

- : « Pourquoi avoir choisi Catherine Deneuve pour le rôle de Sybille Weber ? »

G. N. : « Cela appartient au fantasme autant qu’au mythe. C’est une femme surprenante qui je crois tournera toute sa vie car justement elle est restée curieuse. Elle m’a beaucoup fait penser à Michel Piccoli dans sa façon d’observer et d’être dans l’antagonisme du détachement impliqué. »

- : « Et pour conclure ? Est-il possible de réaliser un film de genre et de prendre l’option d’être plus dans la suggestion que dans l’éclat ? »

G. N. : « Je crois que c’est l’enjeu principal du Le concile de Pierre. »


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Fiche technique
Mise en scène
: Guillaume Nicloux
Adaptation et dialogues
: Guillaume Nicloux et Stéphane Cabel
D’après le roman de
: Jean-Christophe Grangé : "Le Concile de pierre" - Editions Albin Michel
Directeur de la photographie
: Peter Suschitzky Asc Bsc
Chef décorateur
: Olivier Radot
Chef opérateur son
: Jean-Marie Blondel
Compositeur musique originale
: Eric Demarsan
Chef monteur
: Guy Lecorne
Directrice de casting Brigitte Moidon
Premier assistant mise en scene
: Gabriel Julien-Laferrière
Creatrice de costumes
: Judy Shrewsbury
Chef costumier
: Thierry Delettre
Chefs maquillage
: Frédérique Ney et Cédric Gérard (Catherine Deneuve)
Createur coiffure Monica Bellucci
: John Nollet
Chefs coiffure
: Myriam Roger et Patrick Girault (Catherine Deneuve)
Sfx maquillage
: Denis Gastou, Pascal Molina et Jean-Christophe Spadaccini
Effets speciaux directs
: Jean-Baptiste Bonetto (responsable technique) et Yves Domenjoud (responsable production)
Effets spéciaux numériques
: Thomas Duval et Edouard Valton
Conseiller cascades physiques
: Dominique Fouassier
Conseiller cascades véhicules
: Jean-Claude et Sébastien Lagniez
Mixeur
: Olivier Dôhùu
Directeur de post-production
: Abraham Goldbat
Photographies du film
: Patrick Swirc
Producteur
: Yves Marmion
Producteur executif
: Olivier Thaon
Ventes internationales
: Ugc International
Editions video
: Ugc Vidéo
Une coproduction
: franco-germano-italienne Ugc Ym – Integral film – Rai cinema – Tf1 films production
Avec la participation
: de CANAL + et Ciné Cinéma
Avec le soutien
: du Centre national de la cinematographie, de la Procirep, de l’Angoa-Agicoa et du Programme Media Plus de la Communauté Européenne
En association avec : Sogecinema 3 Et Sofica Ugc 1
© 2005 Ugc Ym – Integral Film – Rai Cinema – TF1 Films production

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de UGC distribution


remerciements à
Bernard Brune, Séverine Garrido, Emmanuel Leroux,
Carine Boyé, Agathe Mikaeloff et Justine Renard-Préaux

logos, textes & photos © www.ugcdistribution.fr
photos © Patrick Swirc

Publié dans PRÉSENTATIONS

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