• Libero

Publié le par 67-ciné.gi-2006













Libero comédie dramatique de Kim Rossi Stuart





avec :
Kim Rossi Stuart, Barbora Bobulova, Alessandro Morace et Marta Nobili


durée : 1h48
sortie le 8 novembre 2006

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Synopsis
Tommi, 11 ans, vit avec sa grande soeur, Viola, et leur père Renato depuis que Stefania, mère instable et femme fragile, les a abandonnés.
Malgré la précarité économique et les sautes d’humeur de Renato, la petite famille s’en sort et reste miraculeusement unie jusqu’au jour où Stéfania revient à la maison…


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Kim Rossi Stuart ...
Kim Rossi Stuart était déjà le meilleur acteur de sa génération en Italie, tant au théâtre qu’au cinéma.
Nous découvrons avec Libero (Anche libero va bene), qu’il a mis en scène, interprété et co-écrit, que c’est un excellent cinéaste, et qu’il a beaucoup appris des grands réalisateurs avec lesquels il a travaillé, notamment Michelangelo Antonioni et Gianni Amelio.
Avec ce film sur l’enfance, émouvant, cruel et pudique, Kim Rossi Stuart signe la meilleure première oeuvre cinématographique vue depuis longtemps en Italie, un pays dont l’industrie cinématographique, en crise depuis plusieurs années, continue heureusement de nous réserver de belles surprises, grâce à la résistance courageuse et au talent de ses auteurs. Kim Rossi Stuart est désormais l’un d’entre eux.
Libero est la chronique de la vie de deux jeunes enfants élevés par leur père dans l’Italie en crise de ces dernières années. La caméra de Kim Rossi Stuart s’intéresse plus particulièrement à Tommi, le fi ls de onze ans, qui va chercher durant tout le film à trouver sa place dans cette famille troublée. À la question de son professeur d’anglais « where is the father ? », Antoine Doinel dans Les quatre cents coups avait bien du mal à répondre, et pour cause puisqu’il apprenait plus tard que l’homme qui l’élevait n’était pas son père biologique. Le dilemme de Tommi est tout aussi douloureux mais d’une autre nature, car ici l’enfant refoule sciemment la douleur que provoque la question « dov’è la mamma ? », alors qu’il connaît pertinemment la réponse. Libero est un film réaliste, qui s’attache à décrire la lutte journalière d’une famille pour la survie de sa structure.


La justesse des plans comme celle du jeu des acteurs évoquent le travail de Maurice Pialat, mais sont aussi un écho plus lointain du néo-réalisme italien. Pourtant la très grande réussite du film est d’entretenir un mystère au sein même d’un récit qui semble se dévoiler tout entier dans la simple narration du quotidien de la famille, alors que tous, Tommi, sa soeur Viola, et leur père Renato butent sur une même question insoluble : quels démons habitent la mère pour qu’elle les abandonne régulièrement au profit d’escapades sentimentales et sexuelles ? La rencontre entre le réalisme et le mystère est résumée dans cette magnifique séquence où Tommi voit en rêve sa mère se faire caresser par les mains de plusieurs hommes qui finissent par mettre à nu ses entrailles ; puis Tommi se réveille de son cauchemar, se lève et surprend sa mère dans la cuisine. L’étrangeté du comportement de la mère dans la réalité nocturne est presque plus inquiétante que le rêve lui-même et Tommi est renvoyé violemment à ce mystère féminin qui brouille les cartes de son existence. Libero est un film bouleversant, qui fait pleurer, mais qui ne cherche pas à faire pleurer. Dans la dernière séquence, Kim Rossi Stuart ne veut pas consoler, ni panser les plaies de Tommi dans un happy end qui sonnerait faux. L’émotion de la séquence est pure de toute sentimentalité ; le cinéaste se contente d’être attentif à l’énigme qui circule entre le visage de Tommi et les quelques mots mal griffonnés par sa mère pour nous laisser sur le sentiment déchirant du mystère de cet amour filial, qui nous renvoie inévitablement au mystère de l’amour en général.


Kim Rossi Stuart : « Une fois atteint l’âge adulte, la vie devient pour beaucoup d’entre nous une expérience plus mentale et moins sensorielle. On ne vit plus les choses avec la plénitude magique de l’enfance, avec cette espèce de tridimensionnalité émotive. C’est d’ailleurs ce qui nous a poussés à parler de ce moment où se posent les bases de la vie.
Au cours de la phase d’écriture, j’ai voulu regarder le monde qui nous entoure avec des yeux d’enfant. J’ai poursuivi ce voyage en me mettant à la recherche de ce regard-là. J’ai rencontré des centaines d’enfants. Chacune de ces rencontres a été singulière, souvent extraordinaire. Ainsi s’est renforcé et développé mon besoin de donner la parole à l’un d’entre eux, de lui confi er le personnage pour qu’il nous montre la vie de son point de vue.
Alessandro Morace était l’un des élèves d’une école de province. Au premier abord très banal, profondément timide et introverti, Alessandro recélait une aura très particulière. Il se moquait d’apparaître. Je crois qu’il a accepté de participer au film uniquement parce que le jeu que nous avions fait pendant le bout d’essai, qui consistait à prêter ses propres émotions à Tommaso afin de faire émerger les siennes, lui avait plu. La rencontre avec Alessandro est la rencontre rare dont j’avais désespérément besoin. C’est celle que j’ai cherchée sans répit, allant même jusqu’à frapper aux portes des maisons et des écoles.
Pour Tommi la préadolescence est une période très difficile, parsemée de difficultés émotives et familiales. Il tente de les dépasser en se construisant des outils appropriés, aussi bien de défense que d’attaque, pour ne pas se laisser écraser par les événements. Même si, parfois les adultes commettent d’énormes erreurs tout en les minimisant, les petits ont la capacité de les leur pardonner et de comprendre leurs souffrances, de manière désarmante.
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Fiche technique
Réalisation : Kim Rossi Stuart
Scénario : Linda Ferri, Federico Starnone, Francesco Giammusso et Kim Rossi Stuart
Musique composée, orchestrée et dirigée par : Banda Osiris
Costumes : Sonu Mishra
Décors : Stefano Giambanco
Montage : Marco Spoletini
Directeur de la photographie : Stefano Falivene
Directeur de production : Erik Paoletti
Une Production Rai Cinema et Palomar
Produit par : Carlo Degli Esposti, Giorgio Magliulo et Andrea Costantini

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de

remerciements à Rahma Goumar, Anne Careil, Vincent Mercier,
Thierry Dubourg, Yamina Bouabdelli et Monica Donati

logos, textes et photos © www.mk2images.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

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