Le cheval de saint Nicolas

Le cheval de saint Nicolas comédie dramatique de Mischa Kamp

avec :
Ebbie Tam, Aaron Wan, Hanyi Han, Betty Schuurman, Jan Decleir, Mamoun Elyounoussi, Sallie Harmsen, Anneke Blok et Nori de Winter
durée : 1h38
sortie le 6 décembre 2006
au cinéma
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Synopsis
L’histoire de Winky Wong, une petite chinoise tout juste arrivée en Europe, dont l’imagination sans bornes l’aidera à s’intégrer.
Tout est singulier pour cette petite fille de six ans qui doit apprendre une nouvelle langue, se faire de nouveaux amis et s’adapter à sa nouvelle école. Les premiers temps sont difficiles jusqu’à ce qu’elle apprenne que, dans ce pays, un vieil homme à la barbe blanche appelé Saint Nicolas offre des cadeaux aux enfants. En secret, elle décide alors de tout mettre en oeuvre pour que Saint Nicolas lui apporte ce qu’elle souhaite le plus au monde : un cheval.

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Note d’intention de Mischa Kamp
Mischa Kamp : « Finalement, rien n’arrêtera cette petite fille volontaire… »
M. K. : « Tout le monde me mettait en garde sur le fait de faire des films avec des enfants, des animaux, des personnes âgées ou des bateaux car ils étaient, soit disant, très difficiles à diriger. Tout en gardant à l’esprit ces mises en garde, mais relativement sûre de moi tout de même, j’ai réussi à faire mon premier long-métrage réunissant tous ces personnages : une petite fille, un cheval blanc et un vieil homme qui arrive d’Espagne en bateau.
Ce conte mettant en scène une petite chinoise face à une culture si différente de la sienne est finalement l’histoire plus universelle de l’intégration à un monde nouveau et parfois hostile. Je pense que les enfants très avides d’apprendre de nouvelles choses s’adaptent plus facilement à une nouvelle culture. A travers Winky, nous vivons une quête d’amour et d’amitié mais aussi le rejet dont sont parfois victimes les immigrants. Finalement rien n’arrêtera cette petite fille volontaire à l’esprit si ouvert, dont nous avons tous envie que son rêve devienne réalité.
Le choix de la petite fille qui interpréterait le rôle de Winky n’a pas été facile. Nous avons fait des recherches auprès des écoles chinoises et avons passé des annonces dans des journaux chinois. Nous avons auditionné quatre vingt fillettes mais l’écueil principal était que les petites filles que vous rencontrions étaient très timides ce qui ne correspondait pas vraiment avec le personnage. Ebbie Tam, tout juste âgée de 7 ans, était à la fois très vivante et avait une grande capacité à se concentrer. De plus, elle était très à l’aise avec les chevaux et prenait un vrai plaisir à jouer la comédie, et à être devant la caméra. Elle nous a semblé plus ouverte que les autres enfants et avait une formidable énergie et une grande résistance, ce qui s’est confirmé tout au long du tournage. »

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Note d’intention de Tamara Bos
Tamara Bos : « L’imaginaire de Winky pouvait être sans borne… »
T. B. : « L’écriture du livre et celle du script du film se sont faites en parallèle. J’avais, depuis très longtemps, envie d’écrire l’histoire d’un enfant qui demande comme cadeau un cheval à Saint Nicolas et qui, sur un malentendu, prend l’animal utilisé par l’homme à la barbe blanche pour le sujet de ses rêves.
Tous ceux qui ont fêté Saint Nicolas se souviennent de l’importance que revêt cette fête quand on est enfant. Je souhaitais que la petite Winky soit d’une autre culture, qu’elle ait des parents absolument pas familiarisés avec cette coutume et qu’ils soient excessivement préoccupés pas leur travail : ainsi, l’imaginaire de Winky pouvait être sans borne.
Pour que l’histoire soit la plus authentique possible, j’ai fait beaucoup de recherches et ai eu de nombreux contacts avec Irene Chan arrivée à l’âge de quatre ans aux Pays-Bas, après avoir passé les premières années de sa vie en Chine. Je lui ai présenté le scénario en lui parlant de quelques scènes que j’avais inventées, comme par exemple placer ses chaussures devant la cheminée et les trouver vides le lendemain matin. En fin de compte, mes inventions rejoignaient souvent sa propre expérience. Je lui ai fait lire la version finale du script pour qu’elle me confirme que je n’avais pas commis de grossières erreurs. Parfois, je me demandais si c’était vraiment une bonne idée que Winky soit une petite fille si tenace et si entreprenante, mais Irène a dissipé mes doutes en me disant que l’image de la petite chinoise gentille et obéissante était un cliché et qu’il existait des petites chinoises effrontées qui se disputaient avec leurs parents.
La voix off que l’on entend souvent dans le film a deux rôles : elle permet d’abord de comprendre la façon de penser de Winky, surtout au début du film où elle est encore timide et peu démonstrative. Ensuite, elle fournit aux plus jeunes spectateurs des informations qui les aident à mieux comprendre le film. J’avais déjà utilisé cette façon de faire dans un de mes précédents scénarii.
Pour moi, il est important de pouvoir présenter aux très jeunes spectateurs des films à la fois beaux, magiques, drôles et plein d’émotions. J’espère que Le Cheval de Saint Nicolas est un peu tout ça à la fois… »

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L’origine de saint Nicolas
Saint Nicolas est né à la fin du III ème siècle en Lycie (sud de l’actuelle Turquie) et a succédé à son oncle comme évêque de Myre, ville portuaire d’Asie Mineure.
C’est l’un des saints le plus souvent représenté dans l’iconographie religieuse et une multitude de légendes évoquent sa bonté et sa générosité. La plus connue est celle des trois petits enfants qui, venus demander l’hospitalité à un boucher, se sont vus découpés en morceaux pendant leur sommeil et mis au saloir. Sept ans plus tard, Saint Nicolas passant par là demande au boucher de lui servir ce petit salé vieux de sept ans… Terrorisé le boucher prit la fuite et Saint Nicolas fit miraculeusement revenir les enfants à la vie. Il devient alors le protecteur des enfants.
On raconte également qu’il a sauvé des marins et des pêcheurs en détresse, qu’il a multiplié miraculeusement une récolte de blé pendant la famine, qu’il est le protecteur des personnes faibles. Il est devenu ainsi le saint patron de plusieurs métiers et confréries.
Saint Nicolas est mort le 6 décembre 342. On le fête aujourd’hui le 5 décembre (la veille de sa mort) dans l’est et le nord de la France, en Belgique, en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas. On raconte qu’il fait le tour des villes pour récompenser les enfants sages, visite les écoles et distribue des friandises (du pain d’épices et des oranges). Saint Nicolas, dans son costume d’évêque fait équipe avec un personnage sinistre, le père Fouettard. Celui-ci, vêtu entièrement de noir, n’a pas le beau rôle et est chargé de distribuer les coups de trique aux garnements. Chars, défilés prestigieux et feux d’artifices sont organisés par les villes pour célébrer la fête de la Saint Nicolas, qui revêt dans ces régions autant d’importance, si ce n’est plus, que l’arrivée du Père Noël le 25 décembre.
Au Pays-Bas, on fête de manière particulièrement solennelle Sinterklaas (Saint Nicolas). Tel un évêque avec sa crosse et sa mitre, il arrive en Hollande vers la mi-novembre sur son bateau en provenance d’Espagne où il séjourne le reste de l’année. Tout un cérémonial est organisé par la Reine et les maires pour Sinterklaas qui parcourt les villes sur son grand cheval blanc. Aidé de son fidèle Zwarte Piet (Père fouettard), Sinterklaas distribue des bonbons, des gâteaux et des cadeaux. Il prend également le temps de visiter des malades jusqu’au 05 décembre. Ce jour là, les enfants placent leurs chaussures devant la porte ou la cheminée en prenant soin d’y ajouter des carottes et des morceaux de sucre pour le cheval. Le soir, les enfants sages entendent taper à la fenêtre ou la porte et trouvent leurs cadeaux…

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De saint Nicolas au père Noël
Saint Nicolas a traversé l’Atlantique avec des Hollandais. Son nom s’est américanisé en Santa Claus. En 1823, un pasteur américain, Clement Moore, écrit un conte, A visit from Saint Nicholas qui fera connaître et rendre populaire Saint Nicolas aux États-Unis. Comme Saint Nicolas ne peut apporter des cadeaux à tous les enfants du monde le même jour, aux Etats-Unis, il ne vient pas la veille du 6 décembre mais la veille de Noël. Ainsi, Santa Claus devient l’homme de Noël. Le saint devient laïc, débarrassé de sa mitre et de sa crosse. Ce n’est ni un âne, ni un cheval qui le conduit : il est tiré par un traîneau de huit petits rennes. Au milieu du XIXe siècle, le dessinateur américain Thomas Nast lui donne cet aspect familier que nous lui connaissons aujourd’hui. Conduit par des rennes, il l’imagine originaire du pôle nord. La Finlande récupérera, au siècle suivant, cette origine en s’affirmant le pays du Père Noël. Au XXe siècle, une firme de sodas, Coca- Cola, contribue à le rendre populaire au-delà des États-Unis en l’utilisant dans ses publicités en 1930 puis en 1950. Certains européens prétendent même que c’est Coca-Cola qui est à l’origine des couleurs rouge et blanche du Père Noël ! C’est après la seconde guerre mondiale qu’il commence à devenir populaire en France sous le nom de Père Noël. Il sera aussi rendu populaire par une chanson de Tino Rossi, tiré d’un film tourné pendant la guerre : Petit Papa Noël… En Angleterre, on l’appelle Father Christmas.
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Fiche technique
Réalisation : Mischa Kamp
Scénario : Tamara Bos
Montage : Sander Vos
Son : Marco Vermaas
Musique : Johan Hoogewijs
Directeur de la production : Lennert Hillege
Production : Burny Bos, Michiel de Rooij et Sabine Veenendaal pour BosBros (Pays-bas)
Coproduction : Erwin Provoost et Hilde De Laere pour Mmg (Belgique)
Photographe : Victor Arnold
Genre : Film familial
Titre original : Het Paard van Sinterklaas
Adaptation d’un roman pour enfant écrit par Tamara Bos "Winky en het Paard van Sinterklaas"
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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de
remerciements à Emmanuelle Chevalier
logos & textes © www.lesfilmsdupreau.com
photos © Victor Arnold