• Les mots retrouvés

Publié le par 67-ciné.gi-2006













Les mots retrouvés drame de David Siegel et Scott Mc Gehee

avec :
Richard Gere, Juliette Binoche, Flora Cross, Max Minghella, Kate Bosworth, Corey Fischer, Sam Zuckerman, Joan Mankin, Piers Mackenzie, Lorri Holt, Brian Leonard, Kathy Mcgraw, John Evans, Alisha Mullally, John R. Searle, Seamus Genovese, Andrew Murray

durée : 1h45
sortie le 1er février 2006

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Synopsis
Eliza Naumann, 9 ans, possède la faculté d’épeler n’importe quel mot, qu’il soit très long ou très complexe, avec une absence d’effort qui ne cesse d’intriguer son père Saul, professeur d’études religieuses. Saul voit même en ce don unique la possibilité pour sa fille d’accéder à une élévation transcendentale vers Dieu, et décide de lui enseigner quelques-uns des secrets de la Kabbale. Cette connexion spirituelle, la mère, Miriam, la ressent de son côté comme un douloureux rappel de sa propre enfance, qui la vit perdre ses parents dans un tragique accident. Peu à peu, Miriam, à l’abandon, dérive dangereusement vers une zone proche de la folie...
Et puis il y a Aaron, le fils aîné, qui, momentanément privé de l’affection de son père, entame de son côté une rebellion contre l’autorité parentale. Au gré de sa propre quête de spiritualité, il découvre une réponse à ses questions au contact de Chila, jolie membre de la secte Hare Krishna. Devant la désintégration progressive du noyau familial, Eliza sera la seule capable de réagir et d’aider à la reconstruction d’une famille en plein désarroi...

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Notes de production
Les mot retrouvés sont adaptés du roman de Myla Goldberg : “la saison du concours” (Anne Carrière Editions), qui traitait tout à la fois du pouvoir du langage, de la nature insaisissable de la communication, des subtilités des relations parents-enfants, du spectre de la brisure du nucléus familial et de la capacité qu’ont les enfants à comprendre la véritable nature du désespoir de ceux qui les ont conçus.
Des thèmes d’une grande richesse et d’une grande complexité, qui ont convaincus les producteurs Albert Berger et Ron Yerxa (producteurs, notamment, de l’Arriviste et de Retour à Cold Mountain) de faire porter ce roman sur grand écran.

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Ils s'expriment sur le film
Ron Yerna (producteur) : « La façon dont le roman traitait du tissu familial était très nouvelle, très fraîche »

Albert Berger (producteur) : « Certes, de très nombreux films se sont déjà penchés sur la désintégration de la famille américaine contemporaine, mais cette histoire joue sur d’autres niveaux. Il est rare de tomber sur un récit qui explore aussi profondément la dynamique interne d’une famille, tout en restant d’une portée accessible. »

Naomi Foner Gyllenhaal (scénariste) : « J’ai immédiatement senti que je devais montrer à quel point la notion de ‘famille’ peut parfois être dangereuse. Pour moi, Les mots retrouvés montre à quel point certains parents, même avec les meilleures intentions, comptent trop sur la réussite de leurs enfants, projetant maladroitement sur eux leurs propres rêves. Eliza est un personnage fascinant parce qu’elle n’est qu’une petite fille mise en grand péril, de mort peut-être, et qui comprend qu’en se sauvant elle-même, elle sauvera par la même occasion sa propre famille. La clé de l’histoire était là : Eliza montre à ses parents que, aussi différents soient les chemins qu’ils ont chacun empruntés, ils ont tous, au fond, les mêmes aspirations.
Mon but était qu’en sortant de la salle de cinéma, les spectateurs aient envie de prolonger le film en parlant de ce qu’ils avaient vu, qu’ils se retrouvent plongés dans de profondes discussions métaphysiques. La fin du film est assez définitive en soi, mais je pense y avoir laissé une part d’ambiguïté propice à des débats. L’idée est qu’il s’agit moins de la fin de quelque chose que du début d’autre chose. Dans son geste final, Eliza plante comme la graine d’un nouvel espoir.
»

Ron Yerna : « Nous avions envie de travailler avec eux depuis longtemps car ce sont des cinéastes doués et au style visuel très affirmé. Nous avons eu la chance qu’ils accrochent immédiatement au scénario. »

Scott McGehee (réalisateur) : « Nous avons toujours été fascinés par les histoires qui traitent des crises identitaires et des vies intérieures des personnages. Il nous a semblé que Les mots retrouvés parlaient exactement de ça, mais en prenant une tournure inhabituelle : le film raconte comment quatre membres d’une même famille, chacun à sa manière, tendent leur main vers Dieu, pour au final finir par se retrouver les uns les autres. Cela nous a fascinés. »

Naomi Foner Gyllenhaal : « L’idée, c’est que Saul entraîne sa fille vers une zone dangereuse. Il existe une notion importante chez les kabbalistes qui veut que si une personne n’est pas prête à entreprendre les exercices d’Abulafia, son esprit peut littéralement exploser, un peu comme le ferait un fusible.
Dans Les mots retrouvés, j’ai toujours eu en tête que la manière qu’a Saul de vouloir établir une communication entre Eliza et Dieu était une métaphore de celle dont les parents, souvent, essaient de faire faire à leurs enfants ce qu’eux-mêmes n’ont pas réussi à faire dans leur vie.
»


David Siegel (réalisateur) : « Nous n’avions aucune intention d’entrer trop profondément dans les spécificités du judaïsme mystique, qui est infiniment complexe, mais plutôt d’explorer les ressorts d’une quête spirituelle de manière large et universelle. »

Scott McGehee : « L’idée de ‘réparer’ ce qui a été détruit dans l’univers, que ce soit dans votre vie personnelle ou à une échelle plus vaste, est quelque chose que la majorité des êtres humains peut comprendre. »

David Siegel : « Saul entame un voyage personnel infiniment tortueux : c’est quelqu’un qui voit en sa fille celle qui va lui permettre de découvrir une zone qui lui a toujours été inconnue, alors qu’il n’a même pas conscience que sa propre femme est en train de s’effondrer.
Nous avons eu beaucoup de chance que Richard Gere accepte le rôle, parce qu’il a su lui conférer la force et l’agressivité nécessaires, tout en restant émotionnellement très intense.
»

Richard Gere (comédien) : « J'ai toujours été attiré par les histoires qui explorent les complexités de la vie, ces zones grises dans lesquelles nous vivons tous. Les personnages et les situations dans Les mots retrouvés se rapprochaient beaucoup de certaines de mes propres expériences en tant qu’être humain, et je pense que de nombreuses personnes vont se retrouver dans ces personnages, dans la mesure où l’on a chacun en soi des secrets que l’on n’ose révéler à ses proches.
Saul est le dernier à savoir ce qui se passe véritablement au sein de sa famille. C’est un type solide, intelligent, très aimant, mais qui veut aussi tout contrôler : Il fait la cuisine, il nettoie tout... et ces contributions personnelles sont une forme masquée de domination sur sa famille.
Avec cette découverte, qui tient quasiment de la magie, Saul peut enfin assouvir ses fantasmes de transcendance. Du moins le croit-il. En fait, il n’a aucun recul sur les conséquences familiales de son intéret soudain pour le don d’Eliza. Pour moi, les scènes avec Flora Cross où je lui fais faire les exercices d’Abulafia sont les plus fortes du films, parce que c’est précisément le moment où Saul traverse la ligne qui sépare le simple père de l’être humain en pleine quête spirituelle.
Je dois avoir parlé avec à peu près tous les rabbins que comptent les Etats-Unis ! Et j’ai beaucoup lu. Plus j’en apprenais, plus je trouvais ça intéressant, et j’ai pu rapprocher à ces lectures certaines de mes propres connaissances glanées tout au long de trente années de pratique du bouddhisme.
»

Juliette Binoche (comédienne) : « Quand j’ai terminé de le lire, je n’avais plus qu’un désir : me laisser engloutir par le film. Ce récit m’avait brisé le coeur, j’avais du mal à m’en remettre. Il y avait vraiment quelque chose de l’ordre de l’intime entre ce film et moi, quelque chose qui me rappelait ma propre relation avec ma mère. Je voulais aussi faire ce film pour lui dédier ce personnage.
Miriam est complètement paumée. Elle a perdu ses parents alors qu’elle était encore très jeune, aujourd’hui elle sent qu’elle s’éloigne de plus en plus de son mari et de ses enfants, et elle cherche désespérément le moyen de tout réparer, de retrouver le contrôle sur son petit monde.
Les médecins m’ont expliqué que quelqu’un comme Miriam n’est pas motivée en soi par la nature des délits qu’elle commet, elle ne les perçoit d’ailleurs pas comme tels. Pour elle, il s’agit plus d’une forme de poésie, bien que les médecins rangeraient Miriam dans la catégorie des obsessionnelles compulsives ! Mais pour moi, Miriam n’est pas vraiment folle. Ses actions sont une manière de s’accomplir et d’être heureuse. D’être comme tout le monde, en quelque sorte.
»

Scott McGehee : « A ce moment-là, nous ne savions pas encore qui jouerait la mère, mais quelqu’un a dit : ‘Cette petite serait parfaite si c’était Juliette Binoche qui en était la mère’ !
Du coup nous n’avons pas immédiatement choisi Flora, mais plus la possibilité d’avoir Juliette Binoche se précisait, plus nous revenions à Flora.
»

Flora Cross (comédienne) : « Ce n’était jamais très difficile pour moi parce que j’ai une grande confiance en moi-même et que, du coup, je peux faire à peu près tout ce que je veux.
Au début je pouvais à peine épeler ‘chien’, mais maintenant je peux épeler ‘pharmacopée’ !
»

David Siegel : « Max est un imitateur-né. Mais ce n’est qu’un aspect de sa performance, qui est remarquable dans le film. Il a une présence unique à l’écran, et je pense que nous serons beaucoup amenés à le revoir dans le futur. »


Max Minghuella (comédien) : « Ce qui est dur pour Aaron, c’est qu’il avait toujours été considéré comme le petit génie de la famille, et lorsque, soudainement, Eliza lui arrache ce ‘titre’, il se retrouve complètement perdu.
Tout en voulant être aux côtés de sa soeur, il fait face pour la première fois de sa vie au vrai visage de son père, il voit son égoïsme et son narcissisme, ce qui est très dur à vivre pour un adolescent.
J’ai pu parler avec certains des membres, j’ai assisté à un office et me suis entretenu avec des experts qui se sont efforcés de me définir les rituels Hare Krishna, ce qu’ils vivent et traversent au quotidien. J’en savais très peu au départ, cela a donc été une expérience assez fascinante pour moi, d’autant qu’ils nous ont très bien accueillis.
»

Scott McGehee : « Kate émet une véritable lumière autour d’elle, on ressent une aura de l’ordre du spirituel à sa simple présence. C’est le genre de femme que vous regardez en vous demandant : ‘Mais comment peut-elle avoir autant l’air en phase avec le monde ? »

David Siegel : « Je pense que ce qui nous a attirés vers Kate est qu’il y a aussi quelque chose de vulnérable en elle. Au-delà de son apparence de très belle jeune femme, on ressent aussi l’être humain fragile qu’il y a en elle, et c’est d’ailleurs ce qui attire et fascine Aaron dans le film. »

Kate Bosworth (comédienne) : « Ils ont été très généreux et ouverts, ils ont pris le temps de m’expliquer des choses auxquelles je ne connaissais rien, mais d’une manière qui faisait sens, et qui m’a beaucoup aidée à comprendre Chali.
Pour moi, cette recherche sur Hare Krishna fait partie intégrante de la quête spirituelle qui dirige les personnages dans Les mots retrouvés : j’ai compris que nous avons chacun notre propre façon d’aller vers Dieu ou vers l’amour, quel que soit le nom que vous lui donniez. Cette faim d’absolu est quelque chose d’universel, et c’est pourquoi je pense que c’est un sujet formidable pour un film.
»

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Fiche technique
Réalisateurs : Scott Mcgehee & David Siegel
Scénario : Naomi Foner Gyllenhaal
D’après le roman de : Myla Goldberg
Producteurs : Albert Berger & Ron Yerxa
Producteurs exécutifs : Arnon Milchan, Peggy Rajski & Mark Romanek
Directeur de la photographie : Giles Nuttgens
Chef décorateur : Kelly Mcgehee
Montage : Lauren Zuckerman
Chef costumière : Mary Malin
Compositeur : Peter Nashel
Régisseur général : Susan Mcnamara
Premier assistant réalisateur : Mike Topoozian
Second assistant réalisateur : Gregory Kent Simmons
Superviseurs effets spéciaux : Kent Demaine & Will Robbins

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de


remerciements à Sandrine Chabert

logos, textes & photos ©20th Century Fox www.foxfrance.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

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